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Ouverture du Musée des marchands de toile - Egliseneuve
En juillet  • Lundi et mercredi  10h à 12h - 15h à 18h    • Samedi 15h à 18h   • Dimanche 10h à 12h
En août    • Lundi , Mercredi, Jeudi 10h à 12h - 15h à 18h   • Samedi 15h à 18h  • Dimanche 10h à 12h

Claire KRAFFT-POURRAT : Le colporteur et la mercière. Récit et enquête. 1982.

« Qui frappe à la chaumière du pauvre Jean le Gueux ? – Pitié, c’est Jean Misère plus que toi malheureux… »
« Ce fragment d’une complainte chantée il n’y a pas si longtemps peut introduire à la tournée des colporteurs. Ils affrontent les hasards du chemin et de la saison ; ils ploient sous le poids de leur charge (certains portent sur le dos, jusqu’aux talons, une armoire) ; dans les foires et sur les marchés, les voilà confrontés entre eux, mais plus encore avec les marchands sédentaires qui ont pignons sur rue. En toile de fond, les lois et règlements, qu’ils ont souvent bravés , entravent leur activité.

Tour à tour ou à la fois mercier, libraire ou ‘canardiers’, le colporteur a pris, suivant les âges ou les régions, les noms de gagne-petit, de porteballe, d’ambulant, de truqueur, de mercelot, de margoulin, de bisoard, de chineur, de gascon, de coesme….Il est à l’image du juif errant et, à l’échelon le plus bas du commerce, l’intouchable de la caste. Pourtant, pourchassé par la police, quand celle-ci ne l’utilise pas comme agent de renseignement, victime des tracasseries administratives, vilipendé par les prêtres, traqué par la censure, le colporteur répand les nouvelles – mais parfois aussi les épidémies – distribue les almanachs, et relie l’in à l’autre le hameau ou la province. Car avant d’être ruiné par les progrès de l’alphabétisation, les chemins de fer et les bibliothèques des gares ( sans parler de la vente par abonnement ni des grands magasins ), le colporteur a tenu le rôle d’une véritable gazette orale.
A partir de témoignages familiaux, Claire KRAFFT POURRAT nous propose d’abord un récit qui redonne vie et voix à ces minuscules revendeurs abolis mais encore à portée de mémoire ; enfin sur un ton différent, permettant d’autres investigations, l’auteur se livre à une enquête sur les avatars du colportage dans le temps et dans l’espace.

Préfacé par Laurent THEIS, l’ouvrage comprend en annexe une liste des auteurs de canards au XIXe siècle, ainsi qu’un relevé des noms et surnoms des colporteurs. »