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Ouverture du Musée des marchands de toile - Egliseneuve
En juillet  • Lundi et mercredi  10h à 12h - 15h à 18h    • Samedi 15h à 18h   • Dimanche 10h à 12h
En août    • Lundi , Mercredi, Jeudi 10h à 12h - 15h à 18h   • Samedi 15h à 18h  • Dimanche 10h à 12h

Histoire

Plan de la page

Cette aventure concerne une région relativement limitée et est très mal connue en dehors de cette zone surnommée par certains la " terre sainte ".

En effet peu de personnes dans le cantal et dans le puy de dôme, extérieures à cette région, connaissent cette histoire. Notre but est donc de la faire connaître au plus grand nombre, dans nos départements tout d’abord, mais aussi pour l’ensemble des touristes visitant nos secteurs. Nous voulons faire découvrir à ces visiteurs toutes nos richesses, à la fois au niveau de nos sites naturels mais également au niveau de notre patrimoine. Cela concerne, en particulier, les remarquables maisons que les marchands ont fait construire en ces lieux. Ces constructions ont développé toute une activité économique avec l’emploi de nombreux artisans tels que maçons ou couvreurs venus de la Creuse et de la Corrèze voisines.

Après 1875 le MARCHAND de TOILE succède au colporteur et se spécialise dans la vente, à domicile, du drap et de ses dérivés. Le MARCHAND de TOILE exerce dans la deuxième partie du XIXéme siècle jusqu'à son changement de nom : NEGOCIANT-VOYAGEUR vers 1920.C'est sous cette appellation qu'on le connait encore aujourd'hui.

Issus de ce que l'on a qualifié de TERRE SAINTE (Cézallier, Artense) les premiers marchands partaient (6 à 9 mois de l'année) en tournée à pieds puis avec le cheval et la charrette (maringotte) spécialement aménagée pour recevoir les pièces entières de toile. Ils furent ensuite les premiers à acquérir des automobiles en particulier les marchands d'Espinchal. Ils vendaient dans toute la France et même en Algérie.

Dans un climat de grande confiance avec leurs clients ils ont pratiqué très tôt le crédit sans frais.
Le marchand fait presque partie de la famille et ne se contente pas de vendre des produits mais il sert
aussi de confident et de conseil.

Le mode de vie de ces migrants, initialement d’origine paysanne

  • voyages dans d’autres régions,
  • éloignement de leur lieu d’origine pendant 6 à 9 mois de l’année,
  • travaux dans les champs durant les mois d’été,
  • faire leurs affaires avec les représentants toiliers venant dans nos villages.

Une plus grande ouverture d’esprit

En ce qui concerne leurs enfants, souvent restés sur place en nourrice puis en pension, à faire des études leur permettant, quand ils ne prenaient pas la suite de leurs parents, d’occuper la plupart du temps des professions libérales leur permettant de s’élever dans la société. Soit une grande richesse culturelle.

Le type de commerce pratiqué faisait, et fait encore, appel à des relations de grande confiance entre vendeurs et acheteurs. Les marchands, visitant de façon régulière leur clientèle, au moins une fois par an en règle générale, entraient progressivement dans l’intimité des familles et finissaient par devenir des amis. D’où cet aspect de contact humain essentiel qui va un peu à contre-courant. Une autre caractéristique avant-gardiste concerne le crédit gratuit que pratiquaient très tôt ( on trouve des traces au XIXéme siècle ) les marchands avec leurs clients. Ces crédits étaient adaptés aux possibilités de la clientèle, par exemple crédit mensuels avec des fonctionnaires ayant des revenus réguliers et annuels avec des clients paysans ayant des revenus liés aux différentes récoltes.

QUELQUES CARACTERISTIQUES des MARCHANDS

Au XVIIIème, XIXème et début du XXème, les conditions de vie dans nos campagnes auvergnates étaient difficiles. Le climat rigoureux, les hivers longs pouvant durer de novembre à mai, les familles nombreuses, les fermes trop petites pour nourrir tout le monde sont les causes de départ pour de nombreuses personnes. Les plus audacieuses sont parties tenter leur chance dans des régions bénéficiant de plus de richesses, d'industries et de ressources diverses.

Selon Alfred DURAND (1946) : « Beau parleur, doué d’une intarissable faconde, le marchand jauge son client – ou mieux sa cliente – du premier coup d’œil ; suivant le milieu social, le caractère, le langage, il dresse son plan d’action, parfois fait de rouerie, pour vendre sa marchandise. Cette dernière est habilement présentée, ses qualités mises en évidence ainsi que son bon marché. »

Le marchand a donc un sens inné de la psychologie, il a le goût du contact humain et il développe un grand climat de confiance avec ses clients. Il vend des produits de qualité. Il connaît parfaitement tous les membres de la famille de son client et sait à quel moment il est temps de penser à constituer le trousseau de la fille. Il anticipe les besoins et envies et s’adapte à la demande du client, si celui-ci veut des vêtements de travail il vend des vêtements de travail, ou des bâches agricoles chez les agriculteurs….

Le bon marchand a une clientèle fidèle (il fait des ventes sur plusieurs générations de la même famille) qu’il visite régulièrement (en général une fois l’an). Très tôt le marchand propose la vente à crédit sans frais, ce qui constitue un gros avantage par rapport à ses éventuels concurrents. Il adapte ce crédit aux possibilités du client : paiements réguliers (mensuels) pour les clients ayant des rentrées régulières (exemple des fonctionnaires) et 1 ou 2 fois par an, en fonction des récoltes, (agriculteurs ou vignerons).

Comme l’ont révélé plusieurs témoignages le marchand fait presque partie de la famille et ne se contente pas de vendre des produits mais il sert aussi de confident et de conseil.

Si les premiers marchands ont développé leur clientèle en faisant du porte à porte, les suivants ont eu recours à des pilotes : personnes très implantées dans le pays, connaissant bien la population et qui présentent le marchand à de bons clients lors d'une première prise de contact. Si une vente se fait avec ce nouveau client le pilote reçoit un intéressement de la part du marchand. Le contact étant établi le marchand entretient ensuite seul sa clientèle. Pour l’étendre il fonctionne ensuite sur recommandations : ses clients lui indiquent un membre de leur famille ou un voisin digne de confiance.

Pour les générations plus récentes si la clientèle n’est pas transmise par les parents elle est rachetée à un marchand qui souhaite prendre sa retraite. Certains marchands actuels ont ainsi racheté plusieurs clientèles et non contents de voyager dans un secteur, sillonnent une bonne partie de la France. Certains marchands suivent les voies de communications : écluses, voies de chemin de fer.

Dans beaucoup de cas les marchands voyagent en couple. La présence de la femme est un gage de confiance pour le client. D’ ailleurs après la disparition de leur mari certaines femmes ont continué le commerce seules avec, souvent, un chauffeur pour la conduite de l’automobile. Dans le cas du commerce en couple les enfants, dans un premier temps, restent à la garde des grands parents et plus âgés sont mis en pension.

Pour la succession 2 cas de figures : Certains enfants ont naturellement pris la suite de leurs parents et ont exercé le même métier de marchand en récupérant, ou non, la clientèle des parents. Dans d’autres cas, très nombreux, les enfants ont fait des études souvent brillantes et ont ensuite occupé des professions libérales (médecins, pharmaciens, avocats,……), soit une importante ascension sociale.

En ce qui concerne les tournées, initialement les marchands partaient de leur lieu d’origine à l’automne et ne revenaient qu’au printemps. Les tournées s’effectuaient soit en suivant un parcours dans une région donnée en allant d’hôtel en hôtel, soit en ayant un point fixe et en rayonnant autour en étoile.

A l’époque héroïque, l’hébergement du cheval revenait pratiquement aussi cher que celui du marchand.

Par la suite, pour les générations plus proches de nous, les marchands se sont le plus souvent fixés dans un endroit au centre de leur tournée en investissant dans une résidence, devenue leur résidence principale.

Les marchands sont très attachés à leur lieu d’origine (leurs racines) et pour eux les beaux jours ne se conçoivent pas sans un retour au pays. Ce retour dans le lieu d’origine pour l’été était l’occasion, dans les premiers temps, d’effectuer les travaux des champs, par la suite c’était le moment de prendre du bon temps mais aussi de bien préparer la nouvelle saison marchande en recevant les représentants, voire les patrons, des usines de leurs fournisseurs, dans les hôtels de leur village. Tous les hôtels de la « terre sainte » se souviennent encore de cette période bénie. Avec le temps les achats se sont de plus en plus effectués lors de la Foire de BORT les ORGUES et les représentants ont un peu déserté les villages.

La réussite de cette profession est largement attestée par les belles maisons qu’ils ont fait construire dans leurs villages d’origine, situées sur les routes principales et bien mises en évidence aux entrées des dits villages. Pour certaines maisons le style des constructions correspond au style des constructions de leurs lieux de tournées.

La période faste pour la profession est sans conteste l’entre-deux guerres. En 1936 le comité d’organisation de la 1ére foire de BORT revendique 3500 membres.

Le marchand déjà établi met le pied à l’étrier à beaucoup de jeunes de sa connaissance (lien avec le lieu d’origine), il les emploie comme commis puis les aide à s’installer en leur consentant des facilités de paiements et/ou en leur cédant une partie de leur clientèle.

Si à l’origine le marchand ne vendait que de la toile certains ont ensuite évolué en étendant leur gamme de produits à la literie, aux meubles et à la décoration ainsi qu’à l’électroménager. Ce qui a conduit, dans certains cas, à une sédentarisation (vente en magasin).

Le marchand de toiles change d’appellation et devient Négociant Voyageur. Alors que l’individualisme était de règle dans ce métier Jules MALGAT et un groupe d’amis proches ont l’idée d’organiser la profession en créant le premier syndicat à Condat en 1920.

En 1936 est créée la Fédération des Négociants Voyageurs ainsi que le salon de Bort-les-Orgues, salon professionnel fournisseurs et négociants (36 à 39).Malgré une interruption pendant la guerre (reprise en 1954), se tiendra en juillet 2009 le 60éme salon. On assiste à la création de commissions d’achat : textile en 1960, ménager en 1967 et meubles en 1968. Dans le même temps création de 2 sections de formation de Négociants voyageurs au lycée de Bort.

La Fédération des Négociants Voyageurs a édité pour ses adhérents un magazine qui s'est d'abord appelé reflets d'Auvergne puis Négoce Avenir.

En 1970 lancement du groupement d’achats ‘CENTRACHAT’. En 1988 création de CAMEXPRESS avec le crédit agricole de CONDAT.

HISTORIQUE DE LA FOIRE de BORT-LES-ORGUES


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En 1936, M. J.-B. BRUN maire de Bort-les-Orgues, eut l'idée de créer dans sa ville une manifestation commerciale dite "FOIRE EXPOSITION DE BORT-LES-ORGUES". Ce fut la première semaine DU NEGOCIANT-VOYAGEUR, du 26 juillet au 2 août 1936. Son comité fut ainsi formé :
Président d'honneur M. BRUN, Président M. J. LACHAIZE, vice-président M. ROQUETANIERE, trésorier général M. Jules PICARD, secrétaire général M. SIRAT, membres : MM.   MINIER, PIERRE, BRUN, MARITON, JOURNIAC, JABIOL, DURIF, SERRE, DAUTHEUIL, SAUTAREL.
(Grâce à M. Claude SABATIER dont le père était marchand au Godde ( commune de Marcenat ) nous pouvons consulter le n°5 de l'UNION qui relate, entre autres, le déroulement de la première foire de Bort Les Orgues de 1936-cliquer ici pour lire l'UNION n°5)

Pour cette première manifestation commerciale sous toile, il y eu 51 stands couverts et 31 à l'extérieur. Parmi les premiers exposants on y retrouve des noms connus comme HACOT frères, GUNTHER-ROYON, DESMERY, TISSAGE de RAMBERVILLERS, MAURIANGE-HILAIRE, MERAUD-ROUGERIE, DENANTES, CHRISTOFLE, etc. Les stands extérieurs étaient occupés par des commerçants de Bort et des marques de vins et spiritueux. Cette première foire connut un énorme succès, un programme de festivités assez remarquable pour l'époque fut proposé aux visiteurs et aux bortois : Les ballets de La Souleïma de l'Opéra de Paris, un concert par les musiques du P.O. Midi et du P.L.M., la grande vedette de l'époque DAMIA, la célèbre opérette La veuve Joyeuse interprétée par la troupe de la Gaité Lyrique et pour clore ces festivités, le bal traditionnel avec l'orchestre Alsac.

Cette première Foire fut suivie de 3 autres jusqu'en 1939. En 1954, le président LACHAZE reprit le flambeau.

Un nouveau comité fut formé : Le président d'honneur était le docteur PALLUT Maire de Bort et Conseiller Général de la Corrèze, Président J. LACHAZE, vice-Présidents MM. Gustave BRUN fils de l'ancien Maire, JOURNIAC, DONADIEU, AUBERT, secrétaire général M. JOHANY, secrétaire général adjoint M. PINAU, Commissaire Général des Négociants Voyageurs M. MAGUIN, Comité des Négociants-Voyageurs : MM. MAGUIN, CHAPOULARD et SERVE de Neuvic.

Dans le même temps, la mise en place de 4 syndicats de Négociants-Voyageurs vint appuyer l'action du comité Bortois. Ces syndicats avaient à leur tête :

  • Pour le Cantal :  MAURIAC : Le président MAGNE Maire de Meallet, CONDAT : Les Présidents Jules MALGAT et Achille BERNARD.
  • Pour la Corrèze : NEUVIC : Le président CUSSAC Antonin.
  • Pour le Puy-de-Dôme : EGLISENEUVE : Le président FABRE.

Cette foire 'sous toile' eut lieu du 25 juillet au 1er août et nous y trouvons déjà des exposants qui de nos jours participent encore fidèlement à notre manifestation. Pour cette  foire de 1954 un programme de festivités fut mis au point. Nous relevons alors la participation de la société de gymnastique "La Géraldienne" avec la vedette de l'époque Jean RAYMOND, une course de motos et de side-cars, et pour terminer la fête, un grand bal avec Gus VISEUR.

En 1955, une violente tornade emporta les installations à la veille de l'inauguration de la foire. Il fallut tout le dynamisme et la compétence du Président Joseph LACHAZE et de ses amis pour redresser une situation catastrophique.

De 1956 à 1959, l'urgence d'une solution s'imposa. La municipalité Bortoise conduite par le Président Joseph LACHAZE eut l'immense mérite de décider de prendre en charge la construction du hall actuel. La participation active des syndicats de Négociants-Voyageurs permit par un renforcement du nombre des exposants d'assurer la rentabilité de la manifestation et le règlement des annuités contractées sans qu'il en coûte un centime à la ville de Bort. Cet acte de foi du Président LACHAZE au service des Négociants-Voyageurs assura d'emblée le prestige et la pérennité de cette manifestation.

En 1969, le Maire de Bort, M. B. PAPON et sa municipalité accédèrent au désir du Comité de la Foire et firent construire un hall annexe dans lequel furent rassemblés les exposants en matériel "électro-ménager".

Durant toute cette période les syndicats des Négociants-Voyageurs, se structurèrent, prirent conscience de l'importance des installations mises à leur disposition et du profit qu'il convenait d'en tirer sur le plan professionnel.

En quelques années la notoriété de la Foire de Bort-les-Orgues dépassa le cadre régional et la présence lors de nos inaugurations d'éminentes personnalités concourut largement à valoriser cette manifestation si précieuse pour notre profession.

Article publié dans le numéro 47 ( 1972 ) de la revue 'reflets d'Auvergne ' ( page 26 ).

La foire de Bort est aussi l'occasion de proposer des animations sportives comme le tournoi de foot des années 1970 (Cliquer pour en savoir plus)