« Les marchands de toile.
Parmi les voyageurs, il nous faut, bien sûr, réserver une place particulière aux marchands de toile. A Condat, à Montboudif, à Chanterelle, tout comme à Marcenat, le succès de leur profession fut une étape fondamentale dans l’histoire du pays.
Au milieu du siècle dernier ( XIXéme siècle), la presque totalité de la population vivait pauvrement. Les familles étaient nombreuses, rares celles qui arrivaient à nourrir leurs enfants. Il fallait les placer comme domestiques ou comme bergers dés qu’ils atteignaient six ou sept ans, pour ne plus avoir à les nourrir.
La plupart des hommes voyageaient à la mauvaise saison, mais leurs petits métiers de colporteur, d’étameur, d’aiguiseur, de rapetasseur d’objets en tous genres, n’étaient guère lucratifs. C’est pourquoi, quand le commerce de la toile commença à s’organiser et à devenir prospère, il se présenta à un grand nombre comme la planche de salut. Ils partirent donc, certains à pied, d’autres en voiture, mais tous avec acharnement vendre toile et linge de maison que leur proposaient les fabricants du Nord et des Vosges. »